Alors qu’en France les opérateurs télécom se déchirent pour se partager le marché de la 4G, la Corée du Sud pense déjà à l’étape suivante, la 5G. Séoul a débloqué hier une enveloppe de plus d’1 milliard d’euros pour financer la mise au point de ce réseau ultra rapide.

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Une fois de plus, le pays du matin calme se réveille tôt. Très tôt. Et cela fait partie de sa stratégie de développement. Comme l’a souligné le ministre coréen des Sciences en annonçant hier le plan de soutien à la 5G, chaque étape de développement du réseau internet a aidé la croissance sud-coréenne.

La 2G dans les années 1990, la 3G dans les années 2000, la 4G maintenant, en toute logique la 5G sera donc commercialisée en 2020. Et cette date correspond à l’horizon fixé par les concurrents chinois et occidentaux pour la sortie de ce nouveau format de transfert des données numériques.

Car Séoul ne vise pas seulement la satisfaction des besoins de sa population déjà comblée avec la 4G, mais aussi les marchés extérieurs. Tout le monde connait Samsung, le premier fabricant au monde de téléphones portables, le premier également sur le segment des smartphones.

En revanche, les équipementiers sud-coréens ont encore de la route devant eux. SK Telecom et Korea Telecom captent à peine 5% du marché de la 4G où le Chinois Huawei écrase la concurrence. C’est donc pour rattraper le géant voisin que les Coréens mettent aujourd’hui les bouchées doubles dans la 5G.

La 5G pour quoi faire concrètement ?

Et bien pour télécharger un film en une seconde par exemple, tout en voyageant dans un train à très grande vitesse, c’est un peu le quotidien des Coréens. Car dans la péninsule, la connexion internet est comme une seconde nature. Tout un chacun a sa tablette ou son smartphone, qu’il recharge dans n’importe quel commerce comme on laisse chez nous son parapluie à l’entrée du magasin. L’État a aussi numérisé la plupart de ses services il y a cinq ans déjà.

Cette innovation permanente est saluée par de multiples prix remis par des instances internationales. La corrélation entre l’essor économique et l’évolution technologique du numérique fait de la Corée du Sud un modèle à peu près unique en son genre. Le numérique n’est pas la seule corde à son arc. Il y a aussi son industrie navale, son industrie automobile bien sûr. Mais avec les technologies de l’Internet, ce pays a trouvé la carte pour conserver une longueur d’avance sur le reste du monde.

Un atout qui peut se retourner contre elle, quand la sécurité fait défaut

C’est ce que démontre le dernier méga vol de fichiers qui épouvante la population sud-coréenne depuis quelques jours. Un employé intérimaire a réussi à aspirer les coordonnées bancaires de 20 millions de citoyens, soit près de 4 Coréens sur 10. Il a ensuite revendu les fichiers à des sociétés commerciales avant d’être découvert. Ce hold-up de masse met en évidence l’extrême fragilité de cette société où une bonne partie de l’économie, de la vie quotidienne, repose sur la sécurité des données.

 

 

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