Le sportif est rarement en manque d’imagination. Surtout lorsqu’il s’agit de contourner un contrôle antidopage. La dernière invention nous vient d’Italie. L’athlète italien Devis Licciardi a été entendu lundi par le procureur antidopage du comité olympique italien (CONI) pour avoir utilisé un faux pénis lors d’un contrôle, nous apprend la Gazetta dello Sport dans son édition de mardi.
La supercherie a été révélée lors des championnats nationaux organisés à Molfetta samedi 21 septembre. Devis Licciardi venait de terminer l’épreuve du 10 kilomètres sur route lorsqu’il a dû aller se présenter au contrôle antidopage, urinaire, faut-il le préciser.
« Je veux rester seul », aurait alors demandé l’athlète de 27 ans au contrôleur, raconte le quotidien sportif italien, éveillant alors les soupçons du préleveur à qui on ne la fait pas. « Non, je dois rester près de toi comme le stipule le règlement », lui aurait rétorqué le « monsieur pipi » avant de découvrir le grossier procédé : un faux pénis contenant vraisemblablement une urine vierge de tout produit interdit. L’objet du délit a été saisi, une enquête ouverte.
Si la fraude est confirmée, le faux pénis rejoindra d’autres stratagèmes tout aussi extravagants dans la panoplie du parfait tricheur. A l’étage des réservoirs d’urine de secours, on a longtemps trouvé en bonne place la poire en caoutchouc dissimulée dans le cuissard ou sous un pansement. Lors du Tour de France 1978, le Belge Michel Pollentier se fait prendre par la patrouille avec une poire remplie d’urine « propre » dissimulée sous son aisselle.
Les petits malins de la génération précédente gardaient toujours auprès d’eux une petite fiole d’eau de Javel : rien de tel qu’un bon détergent pour débarrasser les urines des tâches d’amphétamine. Quelques dizaines d’années plus tard, lors de la désormais célèbre « opération Puerto », les fins limiers de la Guardia Civil mettent la main sur une drôle de petite poudre rouge. Joliment appelés « poussières de la mère Célestine » ( « polvos de la madre Celestina » ) par le bon docteur Fuentes, les petits grains étaient prescrits par le médecin espagnol à ses clients pour faire disparaître de leur urine toute trace d’EPO. Magique : deux ou trois petits grains glissés dans l’urètre au moment de donner son urine et le tour est joué.
Aux Jeux olympiques d’Athènes, en 2004, le médaille d’or au lancer du disque, le Hongrois Robert Fazekas n’avait pas réussi à fournir les 75 ml d’urine réglementaire. « Traumatisme psychologique », s’était-il défendu. Pas vraiment convaincus par ses explications, les juges du tribunal arbitral du sport lui avaient infligé une suspension de deux ans après avoir découvert qu’il avait surtout été trahi par une défaillance de la valve du mini-réservoir d’urine qu’il avait dissimulé dans son rectum. L’Italien Devis Licciardi et son faux pénis risque la même punition.