tabac

Poussé au désespoir après trois ans de mauvaises recettes, un buraliste de 45 ans de Metz a cambriolé son propre bureau de tabac. Un cambriolage qui a tourné au drame : l’homme ne s’est pas laissé faire et a répliqué en se tirant dessus. Blessé il a pris la fuite.

Un cambriolage non prémédité

Hausse des taxes, cigarette électronique, pornographie sur internet…À cause de ces nombreux fléaux, ce seraient entre 2 et 3 bureaux de tabac qui ferment chaque année dans l’Hexagone. Une situation qui n’a pas épargné Jean-Michel Grandmougin, buraliste à Metz. C’est d’abord sur le ton de la plaisanterie, autour d’un apéro Ricard/cacahouètes/Ricard, que l’homme envisage de dévaliser sa propre boutique. Ses amis auraient alors rigolé, puis l’auraient gentiment dissuadé de l’idée. « Ils l’auraient fait…mais j’avais plus d’amis depuis un bon moment » confiera-t-il plus tard lors de sa garde à vue.

Et ce vendredi de grisaille, « il n’y avait rien à la télé ». Alors à 23 heures le quadragénaire, célibataire et collectionneur de voitures Majorette, s’engage dans la ruelle où est implantée sa boutique. Il est muni d’un fusil à canon scié. L’homme connaît tout du bureau de tabac, et il sait qu’à cette heure-ci, le propriétaire est absent. En professionnel, Jean-Michel Grandmougin force la porte d’entrée au pied de biche pour aller chercher la clé de rechange du magasin et ainsi rentrer sans effraction. « Je savais où elle était…c’était facile ». 

Une fois à l’intérieur, l’homme remplit un gros sac de sport jaune d’un maximum de cartouches de cigarettes, de paquets de Millionnaire et de Banco. Tout se passe bien jusqu’à ce que…Jean-Michel Grandmougin avoue qu’encore aujourd’hui, il ne sait pas ce qui s’est passé. « Il était pas censé être là…il était pas censé être là bordel ». Mais le propriétaire est bel et bien là : il dégaine son fusil à canon scié avant Jean-Michel et le touche à la jambe gauche. Jean-Michel parvient à prendre la fuite.

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Pris de panique, il donne l’alerte

 

Blessé, de retour dans son appartement aux alentours de minuit, Jean-Michel réalise qu’il vient de commettre l’irréparable. Après s’être jeté un peu d’eau fraîche sur la jambe et s’être garroté le visage, Jean-Michel enfile son imperméable et se rend immédiatement sur son lieu de travail pour constater les dégâts. La boutique est ravagée. Paniqué, Jean-Michel Grandmougin décide de téléphoner à la police.

 

Road-movie en Renault Fuego

 

Une fois les autorités averties, Jean-Michel Grandmougin rentre à son domicile. D’après son propre témoignage, il prend avec lui son sac de sport, regagne sa voiture, une Renault Fuego rouge vermillon modèle 82, sièges chauffants et suspensions hydrauliques. Il prend la direction du Luxembourg. Selon le psychologue qui a étudié l’affaire, à ce moment précis, « le passé et le futur n’existent plus. Jean-Michel n’est plus Jean-Michel, il est une balle perdue qui fonce à 43 km/h, toutes fenêtres ouvertes parce qu’il n’y a plus de manivelle pour les fermer, il est une Renault Fuego ».

 

Les autorités arrêtent Jean-Michel à 10 kilomètres de la frontière, après qu’il se soit fait une queue de poisson lui-même. Au sortir de sa garde à vue, et suivant les consignes de son avocat, Jean-Michel Grandmougin ne portera pas plainte contre le malfaiteur, mais exigera néanmoins la restitution intégrale du matériel dérobé et le versement d’un euro symbolique en compensation du préjudice moral.

 

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